Jésus interpelle souvent son auditoire a propos du manque de foi.
Il s’agit pour nous de le reconnaitre, en toute humilité, au vu du temps que nous passons futilement comparé au temps que nous passons à chercher Dieu.
Pour cet examen intérieur, qui nous conduit par la confession au pardon, il existe une aide précieuse que l’on retrouve dans le cinquième récit du Pèlerin Russe. Il s’agit d’une sorte de guide de confession qu’un sage livre au pèlerin.
Le pèlerin russe
Cinquième récit
Je n’ai aucune foi religieuse, ni dans l’immortalité, ni dans l’Évangile.
Si j’étais fermement persuadé sans aucun doute qu’au-delà de la tombe se trouvent la vie éternelle et la récompense des actes de cette vie, j’y penserais continuellement
L’idée même d’immortalité m’emplirait de crainte et je mènerais cette vie comme un étranger qui se prépare à entrer dans son pays natal.
Au contraire, je ne pense même pas à l’éternité et je considère la fin de cette vie sur terre comme la limite de mon existence.
Cette secrète pensée naît en moi : « Qui sait ce qui survient au moment de la mort ? » Si je dis que je crois à l’immortalité, c’est une simple affirmation mentale et mon coeur est fort éloigné d’en avoir la ferme conviction.
Ma conduite et mon souci constant de satisfaire la vie des sens en témoignent de toute évidence.
Si mon cœur avait foi dans le saint Évangile comme Parole de Dieu, je m’en préoccuperais continuellement, je l’étudierais, j’y trouverais mes délices et j’y attacherais mon attention avec une profonde ferveur. La sagesse, la grâce, l’amour y sont cachés.
Je ferais jour et nuit ma joie de l’étude de la Loi de Dieu. En lui serait ma nourriture, mon pain quotidien, et mon cœur garderait spontanément ses lois. Rien sur terre n’aurait assez de force pour m’en détourner.
Au contraire, si de temps à autre je lis ou entends la Parole de Dieu, ce n’est guère alors que par nécessité ou pour l’amour en soi de connaître ; d’ailleurs, je n’y prête pas une très étroite attention et je la trouve morne et sans intérêt. Je parviens généralement à la fin de ma lecture sans aucun Profit, toujours prêt à changer pour une lecture mondaine à laquelle je prends plus de plaisir et où je trouve des sujets nouveaux et intéressants.
Le pèlerin russe